La vacuité
Verset 25.1
Ainsi ai-je entendu: Une fois, le Bhagavat séjournait à la résidence monastique fondée par Migara-Mata, dans le monastère de l'Est, près de la ville de Shravasti. Un après-midi, s'étant levé de sa méditation solitaire, l'Ayasmanta Ananda s'approcha du Bhagavat. S'étant approché, il rendit hommage au Bhagavat et s'assit à l'écart sur un côté*.
Verset 25.2
S'étant assis à l'écart sur un côté*, l'Ayasmanta Ananda dit au Bhagavat: Une fois, ô Bhagavat, vous étiez dans le bourg des Sakyas appelé Nagaraka au pays des Sakyas. En ce temps-là, j'ai entendu, étant en face de lui, le Bhagavat qui disait: "Moi, ô Ananda, en demeurant dans la vacuité, maintenant j'y demeure davantage." Je pense, ô Bhagavat, que j'ai entendu ainsi correctement, que j'ai compris ainsi correctement.
Verset 25.3
Le Bhagavat dit: Certainement, ô Ananda, ce que vous avez entendu ainsi est correct; ce que vous avez compris ainsi est correct. Maintenant, tout comme avant, en demeurant dans la vacuité, j'y demeure davantage.
Verset 25.4
Tout comme cette résidence monastique fondée par Migara-Mata est vide d'éléphants, de vaches, de chevaux, de juments, est vide d'or et d'argent, est vide d'assemblées d'hommes et de femmes. Seulement elle est non vide du caractère unique fondé sur l'Ordre des bhiksus.
Verset 25.5
De même, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perception concernant le village, sans se concentrer sur la perception concernant les êtres humains, se concentre sur le caractère unique fondé sur la perception concernant la forêt. Sa pensée plonge dans la perception concernant la forêt. Sa pensée s'y plaît, sa pensée s'y établit, sa pensée s'y libère.
Verset 25.6
Alors, il sait: "Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause de la perception concernant le village. Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause de la perception concernant les êtres humains. Ici, il y a seulement des soucis qui se produisent à cause du caractère unique de la pensée fondée sur la perception concernant la forêt."
Verset 25.7
Alors il sait: "Cette aperception est vide de la perception concernant le village. Cette aperception est vide de la perception concernant les êtres humains. Elle est non vide seulement du caractère unique fondé sur la perception concernant la forêt." De cette façon, s'il n'y a pas une chose, il constate bien cette absence. S'il y a un résidu, à propos de ce résidu, il comprend: "Quand ceci est, cela est." Ainsi, ô Ananda, pour ce disciple, c'est aussi l'arrivée dans une vacuité qui est vraie, non fausse et pure.
Verset 25.8
Et encore, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perception concernant les êtres humains, sans se concentrer sur la perception concernant la forêt, se concentre sur le caractère unique fondé sur la perception concernant la terre.
Verset 25.9
Tout comme, ô Ananda, une peau de boeuf, bien étendue par cent chevilles, dont la graisse a disparu, de même, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur les choses terrestres comme les hautes terres et les marécages, les rivières, les arbres portant des branches et des épines, etc., les montagnes et les vallées, etc., se concentre sur le caractère unique fondé sur la perception concernant la terre. Sa pensée plonge dans la perception concernant la terre. Sa pensée s'y plaît. Sa pensée s'y établit. Sa pensée s'y libère.
Verset 25.10
Alors il sait: "Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause de la perception concernant les êtres humains. Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause de la perception concernant la forêt. Ici, il y a seulement des soucis qui se produisent à cause du caractère unique de la pensée fondée sur la perception concernant la terre."
Verset 25.11
Alors, il sait: "Cette aperception est vide de la perception concernant les êtres humains. Cette aperception est vide de la perception concernant la forêt. Elle est non vide seulement du caractère unique fondé sur la perception concernant la terre."
Verset 25.12
De cette façon, s'il n'y a pas une chose, il constate bien cette absence. S'il y a un résidu, à propos de ce résidu, il comprend: "Quand ceci est, cela est." Ainsi, ô Ananda, pour ce disciple, c'est aussi l'arrivée dans une vacuité qui est vraie, non fausse et pure.
Verset 25.13
Et encore, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perception concernant la forêt, sans se concentrer sur la perception concernant la terre, se concentre sur le caractère unique fondé sur la perception concernant la " sphère de l'espace infini". Sa pensée plonge dans la perception concernant la "sphère de l'espace infini". Sa pensée s'y plaît. Sa pensée s'y établit. Sa pensée s'y libère.
Verset 25.14
Alors il sait: Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause de la perception concernant la forêt. Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause de la perception concernant la terre. Ici, il y a seulement des soucis qui se produisent à cause du caractère unique de la pensée fondée sur la perception concernant la sphère de l'espace infini."
Verset 25.15
Alors, il sait: Cette aperception est vide de la perception concernant la forêt. Cette aperception est vide de la perception concernant la terre. Cette aperception est non vide seulement du caractère unique fondé sur la perception concernant la "sphère de l'espace infini".
Verset 25.16
De cette façon, s'il n'y a pas une chose, il constate bien cette absence. S'il y a un résidu, à propos de ce résidu, il comprend: "Quand ceci est, cela est." Ainsi, ô Ananda, pour ce disciple, c'est aussi l'arrivée dans une vacuité qui est vraie, non fausse et pure.
Verset 25.17
Et encore, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perception concernant la terre, sans se concentrer sur la perception concernant la " sphère de l'espace infini ", se concentre sur le caractère unique fondé sur la perception concernant la " sphère de la conscience infinie". Sa pensée plonge dans la perception concernant la " sphère de la conscience infinie". Sa pensée s'y plaît. Sa pensée s'y établit. Sa pensée s'y libère.
Verset 25.18
Alors il sait: Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause de la perception concernant la terre. Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause de la perception concernant la "sphère de l'espace infini". Ici, il y a seulement des soucis qui se produisent à cause du caractère unique de la pensée fondée sur la perception concernant la "sphère de la conscience infinie".
Verset 25.19
Alors il sait: Cette aperception est vide de la perception concernant la terre. Cette aperception est vide de la perception concernant la "sphère de l'espace infini". Cette aperception est non vide seulement du caractère unique fondé sur la perception concernant la "sphère de la conscience infinie".
Verset 25.20
De cette façon, s'il n'y a pas une chose, il constate bien cette absence. S'il y a un résidu, à propos de ce résidu, il comprend: "Quand ceci est, cela est." Ainsi, ô Ananda, pour ce disciple, c'est aussi l'arrivée dans une vacuité qui est vraie, non fausse et pure.
Verset 25.21
Et encore, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perception concernant la " sphère de l'espace infini ", sans se concentrer sur la perception concernant la "sphère de la conscience infinie", se concentre sur le caractère unique fondé sur la perception concernant la " sphère du néant". Sa pensée plonge dans la perception concernant la " sphère du néant". Sa pensée s'y plaît. Sa pensée s'y établit. Sa pensée s'y libère.
Verset 25.22
Alors il sait: Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause de la perception concernant la "sphère de l'espace infini". Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause de la perception concernant la "sphère de la conscience infinie". Ici, il y a seulement des soucis qui se produisent à cause du caractère unique de la pensée fondée sur la perception concernant la "sphère du néant".
Verset 25.23
Alors il sait: "Cette aperception est vide de la perception concernant la "sphère de l'espace infini". Cette aperception est vide de la perception concernant la "sphère de la conscience infinie". Cette aperception est non vide seulement du caractère unique fondé sur la perception concernant la "sphere du neant".
Verset 25.24
De cette façon, s'il n'y a pas une chose, il constate bien cette absence. S'il y a un résidu, à propos de ce résidu, il comprend: "Quand ceci est, cela est." Ainsi, ô Ananda, pour ce disciple, c'est aussi l'arrivée dans une vacuité qui est vraie, non fausse et pure.
Verset 25.25
Et encore, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perception concernant la " sphère de la conscience infinie", sans se concentrer sur la perception concernant la " sphère du néant", se concentre sur le caractère unique fondé sur la perception concernant la "sphère sans perception ni non-perception". Sa pensée plonge dans la perception concernant la "sphère ni de la perception ni de la non-perception". Sa pensée s'y plaît. Sa pensée s'y établit. Sa pensée s'y libère.
Verset 25.26
Alors il sait: Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause de la perception concernant la "sphère de la conscience infinie". Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause de la perception concernant la "sphère du néant". Ici, il y a seulement des soucis qui se produisent à cause du caractère unique de la pensée fondée sur la perception concernant la "sphère sans perception ni non-perception ".
Verset 25.27
Alors il sait: "Cette aperception est vide de la perception concernant la "sphère de la conscience infinie". Cette aperception est vide de la perception concernant la "sphère du néant". Cette aperception est non vide seulement du caractère unique fondé sur la perception concernant la "sphère sans perception ni non-perception".
Verset 25.28
De cette façon, s'il n'y a pas une chose, il constate bien cette absence. S'il y en a un résidu, à propos de ce résidu, il comprend: "Quand ceci est, cela est." Ainsi, ô Ananda, pour ce disciple, c'est aussi l'arrivée dans une vacuité qui est vraie, non fausse et pure.
Verset 25.29
Et encore, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perception concernant la "sphère du néant", sans se concentrer sur la perception concernant la "sphère sans perception ni non-perception ", se concentre sur le caractère unique fondé sur la "concentration mentale qui est sans indice". Sa pensée plonge dans la " concentration mentale qui est sans indice". Sa pensée s'y plaît. Sa pensée s'y établit. Sa pensée s'y libère.
Verset 25.30
Alors il sait: "Cette concentration mentale qui est sans indice est un état conditionné. Elle est un état produit par la pensée. Si une chose est conditionnée, si elle est une production de la pensée, elle est sûrement impermanente; elle est sujette à la dissolution."
Verset 25.31
Quand il sait cela et quand il voit cela, la pensée se libère de la souillure du désir sensuel; la pensée se libère de la souillure du désir d'existence; la pensée se libère de la souillure de l'ignorance. Quand il est libéré vient la connaissance: "Voici la libération."
Verset 25.32
Alors il sait: "Toute naissance nouvelle est anéantie, la Conduite pure est vécue, ce qui devait être accompli est accompli, plus rien ne demeure à accomplir."
Verset 25.33
Il comprend: "Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause de la souillure du désir sensuel. Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause de la souillure du désir de l'existence et du devenir. Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause de la souillure de l'ignorance. Ici, il y a seulement des soucis qui se produisent à cause des six sphères sensorielles conditionnées par cette vie, conditionnées par ce corps."
Verset 25.34
Alors il sait: Cette aperception est vide de la souillure dit "désir sensuel". Cette aperception est vide de la souillure dite "désir d'existence et du devenir". Cette aperception est vide de la souillure dite " ignorance". Ici, ce qui est non vide, ce sont les six sphères sensorielles conditionnées par cette vie, conditionnées par ce corps.
Verset 25.35
Ainsi, s'il n'y a pas une chose, il constate bien cette absence. S'il y a un résidu, à propos de ce résidu, il comprend: "Quand ceci est, cela est." De cette façon, ô Ananda, pour ce disciple, c'est l'arrivée dans la vacuité suprême, incomparable, vraie, non fausse et pure.
Verset 25.36
S'il y a eu, ô Ananda, des religieux et des prêtres dans le passé le plus lointain qui sont entrés et ont demeuré dans la vacuité complètement pure, incomparable et suprême, tous ces religieux et prêtres entrèrent et demeurèrent précisément dans cette vacuité qui est complètement pure, incomparable et suprême.
Verset 25.37
S'il y a, ô Ananda, des religieux et des prêtres dans le futur le plus éloigné qui entreront et demeureront dans la vacuité complètement pure, incomparable et suprême, tous ces religieux et ces prêtres entreront et demeureront précisément dans cette vacuité qui est complètement pure, incomparable et suprême.
Verset 25.38
S'il y a, ô Ananda, des religieux et des prêtres dans le présent qui entrent et demeurent dans la vacuité complètement pure, incomparable et suprême, tous ces religieux et ces prêtres entrent et demeurent précisément dans cette vacuité qui est complètement pure, incomparable et suprême.
Verset 25.39
C'est pourquoi, ô Ananda, vous devez vous entraîner en disant: "Entrant dans cette vacuité qui est complètement pure, incomparable et suprême, j'y demeure."
Verset 25.40
Ainsi parla le Bhagavat. L'Ayasmanta Ananda, heureux, se réjouit des paroles du Bhagavat
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